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Vengeance Chapitre 19

Le 25/10/2022

Bonjour, avant de mettre le chapitre, je vous annonce le format Google docs pour permettre à tout le monde de lire cela dans de bonnes conditions.
Google Doc
N'hésitez pas à me faire des retours.
 

Chapitre 19 :

 

Au milieu d‘un bois maudit, je regardais les monstres passés sous l’arbre dans lequel j’avais prit position pour la nuit. Il me semblait risqué de dormir. Mais après une journée entière à tuer des monstres, j’avais besoin d’un peu de repos. Peut-être avait-elle raison de me prévenir que je ne survivrais jamais à cet endroit si je m’y aventurais pour y vivre un moment.

Tout cela était un peu le résultat de son propre égo bien trop blessé pour refuser le défi qu’on lui avait lancé. Surtout face à un adversaire aussi puissant. D’un seul coup de poing, elle avait brisé ma lame, ma confiance avant de m’entailler le torse d’un coup de couteau qui m’envoya voler en l’air comme une feuille. Le tout sans même avoir l’air de faire le moindre effort.

« Tu n’es qu’un enfant bien trop fier. Quand ils viendront sérieusement contre toi, comment comptes-tu affronter l’adversité si tu ne tiens pas à une seule attaque de ma part ? Tu devrais aller dans la forêt d’Altur pour t’entrainer. Tu survivras pas une journée, mais si par chance tu ne meurs pas, peut être seras-tu plus fort. »

Et j’y étais allé sans attendre. Ma blessure n’était pas sérieuse, elle n’avait pas voulu me faire trop mal et si l’ancien avait décidé de faire venir une telle femme pour me voir, c’était pas sans bonne raison. Surtout celui là même qui détestait les visites.

J’allais m’endormir quand je sentit un danger arrivé, quelque chose de dangereux venait de me prendre comme cible. Je pris une profonde respiration, ne bougeant pas, cherchant d’où venait cette impression. Autour de moi, beaucoup de choses grouillaient et presque tout était mortel si l’on ne faisait pas attention. Je sentis soudain des pâtes sur mon bras, je pris une dague de mon bras libre et mit un coup de lame où se trouvait l’insecte.

Malheureusement, il eut le temps de me mordre avant que je ne le tue et l’espèce de mille pattes. Je sentit la tension envahir mon bras alors que le poison de cette créature m’infectait. Je me laissais tomber en bas de l’arbre et commençais à chercher des plantes pour me soigner.

Ma vision commençait à se troubler quand un lézard géant attaqua. J’esquivais de justesse son attaque de griffe et lui assena un coup mal ajusté qui lui entailla le corps sans le tuer. La créature recula et cracha des flammes dans ma direction. Cela me réveilla, la chaleur et la douleur eurent vite fait de faire disparaître en partie les effets du venin qui m'assaillent. Surement l’adrénaline qui me donnait un coup de fouet.

Je courus sur mon adversaire et lui planta mon épée dans la tête avant de m’appuyer dessus pour l’enfoncer de tout mon poids jusqu’à ce que le lézard cesse de bouger. Mais être rassuré me fit perdre le peu de force que j’avais regagné dans l’intensité du danger.

Je continuais à chercher des plantes, me traînant en usant de mon épée comme canne. Les veines le long de mon bras avaient une teinte violette à cause du poison. Je devais trouver quelque chose avant que cela n’atteigne le cœur, sinon je risquais la crise cardiaque et en ce lieu, aucune chance de survivre à ce genre de choses.

J’allais me couper le bras quand je vis des baies rouges un peu plus loin. Ce n’était pas un antidote, mais c’était un fruit toxique qui allait le soigner de l’infection même si cela allait avoir d’autres effets indésirables, je ne mourrais pas. Je pris donc une poignée que j’avalais avant d’en prendre une autre pour l’étaler sur la piqûre.

Le choc des deux poisons me fit tomber au sol à genou. Mon corps entier me faisait mal. Mon cerveau était en train de brûler et mes yeux menaçaient de sortir de mon corps. Je crois n’avoir jamais connu de telles douleurs de toute ma vie à ce moment-là. Hurlant dans les bois, je pris des heures à réussir à bouger de nouveau, partant à la recherche d’une rivière pour calmer la chaleur qui envahissait mon corps et allait finir par me tuer.

Trouvant une rivière, je m’y enfonçais entièrement pour essayer de diminuer la chaleur qui m’envahissait. Si je survivais à tout cela, je me promis de me balader dorénavant avec quelques antidotes sur moi. Mais cette pensée disparut tout de suite, prise dans les troubles de la fièvre.

Le lendemain, alors que je quittais l’eau, c’était seulement pour me traîner sur le sol. La fièvre avait disparu, mais la fin et la fatigue restaient. Quand enfin je pus me redresser, je pris mon épée sur le sol et cherchai de quoi manger. A ce moment-là, j’étais tellement entre deux mondes que le serpent qui passait fut mon premier repas. Une fois décapité et couper tout du long pour le vider de son sang et de ses entrailles.

Ce fut sûrement la cause du léger délirium dans lequel je passais la journée. Je me sentis surveillé. Couru dans les bois à la recherche de cette présence. Il trébucha dans des buissons de ronces. Je me retrouvais dans une petite clairière où des gobelins avaient monté leur camp.

Après une boucherie où je reçu plusieurs coups, le camp était maintenant le mien et rallumant le feu, je fini par m’endormir épuisé. Mais mes songes furent tout aussi animés. Me ramenant à la mort de mes parents pour me la faire revivre de plusieurs façons étranges. Mais à mon réveil, j’étais persuadé que quelque chose clochait dans mes souvenirs de cette nuit là avant que je m’effondre.

Je fis du camp gobelin ma base d’opération, une fois nettoyé les saletés qu’ils entassent et remis en état leurs fortifications. Ce fut un très bon endroit pour vivre dans la forêt et chasser les créatures qui y vivaient.

En un mois, j’avais testé ma force sur toutes les créatures que j’avais pu croiser. Mon corps était couturé de blessures plus ou moins bien soignées suivant les plantes que je trouvais. Mais j’avais pu voir plus loin des créatures plus dangereuses et plus grosses. Cette forêt était la vision que j’avais de l’enfer quand j’étais enfant. Car tout ce qui n’essayait pas de vous tuer était quand même mortel.

J’avais appris à réagir de concert avec mon instinct, les insectes étaient grouillants et la plupart étaient mortelles. Mais je sentais comme des picotements à chaque fois qu’un danger approchait. Quand on en voulait à ma vie. Comme un radar à problèmes à venir.

J’étais en train de pêcher quand un énorme lézard empoisonné approcha, mon instinct me prévint et je regardais la créature approchée en lui faisant les gros yeux. J’étais persuadé qu’un poisson n’allait pas tarder à arriver. Le lézard recula un peu, observant puis fit demi-tour et s’en alla.

Je me mis à rire, venant de faire fuir un monstre en le regardant méchamment. Mais ma ligne elle ne vibra pas avant une bonne heure. Ce serait une soirée poisson, bien meilleur que le lézard ou le serpent.

Lors de mon troisième mois, j’étais en train de défier une araignée des catacombes. Des araignées de trois mètres de haut, avec des pâtes aiguisées comme les meilleures lames et du sang acide. En plus de cela, elles étaient rapides et agiles. Mais heureusement, leur lieu de vie habituelle était normalement des grottes où elles avaient l’avantage de prendre tout l’espace. Alors que là, dans la forêt, je pouvais user des arbres pour me dissimuler et apprendre à suivre leurs mouvements Je finis par trouver le rythme pour esquiver les attaques, voyant les pâtes passer tout près de moi sans me toucher. Puis, je réussi à couper deux pattes, la faisant tomber avant de planter mon épée dans son crâne. Rien que d’être passé au contact de son sang, ma lame était morte, alors je la laissais plantée dans la créature. Des mouvements rapides et agiles pour esquiver et contre attaquer, il fallait que je trouve d’autres araignées pour m'entraîner et développer cette nouvelle façon de bouger. Mais avant il me fallait une nouvelle arme.

Les gobelins avaient stocké des armes, mais elles étaient aussi bonnes que des morceaux de bois. J’aurais moins de soucis à me fabriquer une massue plutôt que d’essayer de les récupérer.

Les pattes de l’araignée sur le sol ne semblaient pas affectées par le sang, visiblement l’extérieur était aussi immunisé que l’intérieur. Avec le plus de précaution possible, je pris l’une d’elle et la posa contre un arbre pour faire couler l’acide. Puis prit la seconde et la secoua un peu devant moi avant d’observer un peu sa forme et la façon de l’utiliser. Avec un peu de bois et de tissu, je pouvais créer une poignée temporaire et en user. Et mieux encore, j’en avais huit pour faire mes tests.

Après avoir passé mes futurs armes dans la rivière pour m’assurer qu’elles n’aient plus de sang qui pourrait me blesser et aussi pour me laver moi. Je retournais dans mon camp pour pouvoir travailler sur mes nouvelles armes.

Les mois qui suivirent, je finis par ressembler plus à une bête qu’à un humain. Du haut de mes seize ans, ma barbe était maintenant assez épaisse et mes cheveux longs et non entretenus. J’avais reçu tellement de cicatrices que mon corps ressemblait presque à ses poupées dont on avait cousu les membres comme un patchwork.

En plus, mes vêtements avaient souffert des éléments, des coups et du sang acide, me forçant à me tourner vers des peaux de bêtes mal tannées et des lianes pour les relier.

Ainsi, mon retour à la civilisation ne fut pas aussi facile qu’à l'accoutumée. Car contrairement à d’habitude, je ne me fondais plus dans le décor. On me bloqua ainsi à l’entrée de la ville pour me demander qui j’étais et ce que je venais faire.

-Avant de continuer, vous devriez aller chercher l’Abbé, dites-lui que Madigan est devant la grande porte et que vous êtes en train de faire une bêtise.

-Pourquoi devrions nous…

Je tirais une de mes pattes épée et d’un coup d’un seul je tranchais en deux la guérite dans laquelle les gardes s’abritaient en cas de pluie. Les deux soldats reculèrent.

-Si vous tirez vos épées, je devrais vous tuer. Allez chercher l’abbé et évitez vous une mort inutile.

Ils se regardèrent puis le plus jeune des deux partit en courant pour chercher des renforts. Je soupirais et avec le manche de mon arme me frottait l’arrière du crâne.

-Quand j’essaye de faire dans la diplomatie, on finit toujours par plus m’ennuyer…

-Quoi ? Demanda le soldat qui avait toujours la main sur le manche de son arme.

-Vous êtes bien trop terrifié pour être dangereux, faites vous une faveur, je vais attendre là, mais ramenez l’Abbé, si vos collègues m’agacent, ils vont tous mourir.

-Mais…

-Promis, je reste là sans bouger. Alors allez y vite si vous souhaitez sauver quelques vies.

Le garde hésita puis s’en alla. Au moins, il avait encore un peu de bon sens. C’était rassurant d’un certain côté, car je ne pensais pas en trouver beaucoup chez les autres.

D’ailleurs, ils arrivaient en courant, une dizaine de garde et leur capitaine avec une armure brillante qui me regarda comme si je n’étais qu’un vagabond.

-Vous allez ficher le camp avant que je…

-Votre prédécesseur était un tueur du groupe Aurore, mais il était poli. Dois-je vous tuer pour voir si le prochain sera poli ? Vous savez que vu mon titre, vous n’avez même pas le droit de me parler ?

-Quoi ?

-Je suis Mickaël Madigan, j’ai le titre de Grand Duc du royaume de l’Est.

Le soldat le regarda avec mépris.

-C’est cela, moi je suis le Grand Mage à la tête du conseil de la tour de la magie. Allez, dégagez de là…

-Je vais vous taper dessus. Tout ceux qui sortiront une arme seront considéré comme ne portant pas importance à leur vie. Les autres ne seront qu’un peu blessés.

Je commençais par le capitaine, je lui brisa le menton d’un coup de poing et il tomba à genou au sol. Là, je lui assena un violent coup de coude au front lui faisant manger le sol.

-D’autres personnes souhaites discuter mon titre ?

Les autres gardes reculèrent.

-Sage décision. Bien bien, personne n’aurait un peu de nourriture par hasard ? J’ai raté un repas ou deux…

Ils me regardaient tous comme si j’étais totalement fou. C’était amusant, j’étais certainement le plus jeune de l’assemblé mais je leur faisais peur à tous.

-Dommage pour moi, je demanderais à la lapine de me préparer un sandwich.

Je m'accroupis près du corps du capitaine et commença à lui faire les poches.

-Bon dieu, il gagne bien sa vie… J’espère pour vous que vous avez tous bien éviter tout lien avec le groupe Aurore. Pour information je tue sans discussion tous ceux qui participent aux activités de ses assassins et de leurs boutiques.

-Nous n’avons pas de lien avec eux, dit un des soldats.

-Bon garçon, je vais te dire, tu as plus d’avenir comme cela.

-Vous allez le voler ?

-Non, je récupère des indemnités. Son comportement m’a blessé. Et j’ai faim. Tiens, va me chercher des brochettes au stand de Paul sur le marché.

-Paul ? Demanda le garde. Celle de Marc est la meilleure.

-Ah ? Celui qui sourit toujours ?

-Oui.

-Bien, chez Marc alors, deux pour moi. Vous en voulez, c’est votre chef qui paye.

Ils se regardèrent tous mais personne n’osa.

-Comme vous voulez, voilà de quoi payer.

Je jetais une pièce au garde qui après une seconde à regarder l’argent et hésita mais finit par y aller. Moi je remis la bourse en place. Mon repas arriva assez vite et encore chaud. Je pus profiter tranquillement des brochettes, sous les yeux d’une dizaine de gardes et les regards des gens qui rentraient en ville en cherchant à comprendre ce qui se passait.

Le capitaine se réveilla, ce massant le menton avant de me voir juste devant lui à le regarder un bâton de brochette dans la bouche.

-On est d’accord que vous allez être gentil maintenant et attendre gentiment que l’Abbé arrive pour vous expliquer qui je suis ?

-Je…

-AH oui, je voulais savoir. Auriez-vous des liens avec le groupe Aurore ?

Le capitaine eut un air encore plus dégouté.

-Comment osez-vous me…

Je lui mit le bâton de ma seconde brochette dans la bouche.

-Hop hop hop, pas de menace, sinon je vais vous taper de nouveau. Vous avez beaucoup d’argent. Je me dois de vous demander. Vous ne l’avez pas encore compris, mais je suis celui qui a tué votre prédécesseur à cause de ses liens avec le groupe Aurore.

-Quoi…

-Je suis Mickaël Madigan. Je suis celui que vous appelez le tueur sanglant du groupe Aurore. Je me suis donné pour mission de tuer tous les membres du groupe Aurore. Je les massacre jusqu’au dernier.

-Vous ? Mais vous ressemblez à un sans abris.

-J’ai eu un peu de soucis à trouver des vêtements là où j’étais ces six derniers mois. Vous connaissez la forêt d’Altur ? L’endroit est sympa, mais franchement, j’aurais aimé que des elfes s’y soient installés.

-Altur ? Mais c’est un endroit maudit.

-Non, c’est l’habitat de pleins de bêtes dangereuses, mais ce n’est pas maudit. Mais plutôt dangereux.

-Mais… Pourquoi ?

-Je devais m'entraîner. Ah oui, je vous ai pris une pièce d’argent. Mais je pense que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

-Attendez c’est du vol.

-Non, c’est un payement pour préjudice.

-Mais c’est vous qui m’avez tapé.

-Vous m’avez manqué de respect.

-Mais regardez-vous…

-Et ?

-Je…

-Soyez gentil, l’Abbé va vous dire qui je suis, puis je rentrerai, j’ai besoin d’un bon bain.

L’abbé arriva avec le soldat et plusieurs templiers, se pressant, visiblement inquiet.

-Tu n’as tué personne j’espère !

-T’inquiète l'abbé, je me suis montré gentil.

-Abbé Robert, c’est vous celui qu’il appelle l’Abbé ?

-Oui. Le Duc Madigan est moi sommes des connaissances.

-Connaissance ? On est plus ami ?

-Quoi ? Arrête tes bêtises une minute. Pourquoi tu ressembles à cela ? Tu n’as pas trouvé mieux comme déguisement ?

-J’étais dans un endroit sans coiffeur.

-Et sans couturier non plus ?

-En fait, je crois que j’étais le seul humain présent. Je n’ai pas croisé le moindre humain…

L’Abbé soupira.

-En tout cas, je me porte garant de l’identité de cet homme.

-D’accord.

Je me relevais et m’en allais quand l’Abbé me rattrapa.

-Tu as disparu un paquet de temps, as-tu eu des soucis ?

-Non, j’étais en plein entraînement. Mais tout va bien. On prendra un dîner à l’occasion. Mais là, j’ai faim et il faut que je me lave.

-D’accord.

Une fois à la maison, je vis la louve courir pour s’éloigner de la voyante.

-Ah ! Sauvez-moi ! Elle me veut du mal !

-Comment ça ? Tu as peur de la miss météo ?

-Elle dit que je pue.

-Lave-toi.

-Quoi ? Toi aussi !

-Depuis quand n’as-tu pas pris le temps de te laver ?

-Je ne sais pas…

Je pris la louve sur l’épaule comme un sac à patate.

-Allez, tu viens avec moi, un bon bain te fera du bien.

-Mais je…

-Si tu veux rester ici, c’est un bain tous les jours, sinon, je dirais à l’ancien que tu n’es plus la bienvenue chez moi.

-Pourquoi tu m’en veux ?

-Je ne…

Je m’arrêtais, un regard fixé sur moi attira mon attention. Une femme ce tenait de l’autre côté de la pièce et me regardait. Je ne me souvenais pas d’elle et ne devais pas la connaître, mais son regard appuyé sur moi avait quelque chose d’étrange.

-Qui êtes vous ?

-Ne sois pas méchant, dit la louve. C’est mon amie.

Je la fixais encore un peu, me demandant qui c’était pour de vrai.

-Une amie ?

-Oui. Elle voulait savoir où je me rendais. On est amies.

-Bien, mademoiselle l’amie. Si vous souhaitez venir ici, même tarif que pour celle-ci. Vous vous lavez tous les jours.

La femme eut un léger mouvement de dédain et s’en alla.

-Voilà, tu l’as vexée !

-Si c’est une amie, elle saura te pardonner. Mais toi, tu viens avec moi.

-Je peux venir ? Demanda l’oracle.

-Bien sûr. Tu pourras me raser.

-Pourquoi ne pas laisser faire Anie ? Je suis aveugle moi !

-Je ne fais pas confiance a miss lapine.

Celle-ci poussa un petit soupir.

-Ce n’est pas grave monsieur, mais pourriez-vous m'appeler par mon prénom ?

-Non. Tu es la lapine, elle c’est ma miss météo et l’Abbé est l’Abbé. Tu préférerais la servante ?

-Je ne suis pas sûr.

-La soubrette ?

-NON !

-La lapine ira bien alors. On va au bain. J’ai faim, qu’un repas soit prêt pour après.

-Bien monsieur.

Un peu plus tard, l’Oracle me rasait, prenant son temps pour passer la lame tout doucement sur mon visage.

-Je voudrais te dire…

-On est d’accord que tu ne vas pas me parler du futur, n’est ce pas ?

-Je…

-Je te l’ai dis, je ne veux rien entendre au sujet de mon futur. Pas d’avertissement, pas de mise en garde, pas de message caché. Tu n’as qu’une seule et unique chose que tu as le droit de prédire, c’est la météo pour les jours à venir.

-Je sais mais… Enfin…

-Ton pouvoir t’a mis dans une cellule pendant toute ta vie. Je peux comprendre qu’il soit dur de ne plus l’utiliser. Mais si tu veux continuer à jouer les voyantes, fais le pour d’autres personnes. Moi, je n’en veux pas. Et ne le fait pas chez moi.

-Mais tu m’as dit que je n’avais pas le droit de partir de chez toi.

-Si aucune de tes prédictions n'entraîne d’attaque sur ma personne, tu peux jouer la voyante. Mais si tu pars et que je découvre que tu est devenu le jouet de mes ennemis, il n’y aura pas de second sauvetage.

-Moi j’aimerais savoir quand je pourrais sortir de l’eau.

La louve restait furieuse au milieu du bain sans bouger.

-Tu as frotté tes cheveux avec du savon ? Demandais-je

Je n’allais pas perdre face à une enfant capricieuse.

-Non.

-Alors tu restes dans l’eau. Lave-toi et tu pourras t’en aller.

-C’est nul.

-Si tu préfères ne plus avoir le droit de venir ici. C’est toi qui vois.

-Cesse de parler, dit l’oracle. Je vais finir par te couper.

-Désolé.

La lapine approcha.

-Nous avons reçu il y a quelques jours, un courrier pour vous monsieur.

-Hum… Qui est l’expéditeur ?

-La Duchesse de Hill.

-Hum…

Je tendis la main sur le côté et elle me donna la lettre. Je l’ouvris et regarda le contenu.

-Nous sommes quel jour ?

-Le dix huit, dit l’oracle.

-Bien, je vais devoir me rendre à la capitale. Lapine, allez dans la chambre de mes parents et prenez un costume de fête de mon père. Noir, classe, pour une soirée entre noble.

-C’est laquelle la chambre de vos parents.

-Premier étage, à gauche, troisième porte sur la droite.

-Ah, j’y vais de ce pas.

-Merci lapine.

Elle soupira et s’en alla.

-Un repas ? Demanda la louve.

-Je ne peux pas t’emmener, encore moins vu que tu ne te lave pas.

-Je m’en moque.

-Viens ici.

Elle s’approcha avec l’air boudeuse et je lui tirai les deux joues.

-Ma petite sœur était comme toi. Allez assis toi, je vais te laver les cheveux.

-Cesse de bouger si tu ne veux pas que je finisse par te taillader le visage avant le bal.

-Miss météo, n’est-ce pas là un aveu que tu prévois mon futur ? Dois-je te punir.

Elle grogna et finit de me raser. Pendant ce temps, je lavais les cheveux de la louve qui ne cessa pas de se plaindre durant tout le processus.

-Quand je rentrerai, on fera un gros repas, tous ensemble. On invitera l’Abbé.

-Mon amie pourra venir ?

-La silencieuse ? Oui, si tu as respecté le fait de te laver tous les jours quand tu viens ici. Et elle aussi.

-D’accord… Tu es compliqué !

-A mon retour, je veillerais à ramener des fruits de la capitale.

-Super. Tu prendras les cerises ?

-Je ne pense pas qu’il y en aura, dit l’oracle.

-Je trouverais quelque chose. Ne t’inquiète pas.

Elle se laissa laver les cheveux sans se plaindre.

 

Fin du chapitre 19 - Entraînement sauvage.

 

Vengeance Chapitre 18

Le 11/10/2022

Bonjour, voici le lien Google Doc 

Chapitre 18 :

La ville de Chambor était le plus grand bastion elfique du continent. La royauté elfique s’y trouvait et organisait la vie de la communauté et les relations diplomatiques entre eux et les autres royaumes. Depuis plus de trois cent ans, les elfes ne quittaient plus la communauté que pour le commerce et quelques uns pour l’aventure.

Car lors de la grande guerre des démons, les elfes avaient payé un énorme tribut face aux vagues de monstres pour sauver les êtres vivants de toute la planète. Plus de la moitié de l’espèce perdit la vie sur le champ de bataille ou dans les villages rasés par les combats.

Et pour une espèce vivant plus de mille ans, les naissances avaient toujours été rares. C’était pour faire face à la baisse du taux de fertilité de l’espèce et pour protéger ceux qui restaient. Toutefois, ils étaient bien trop nobles et sensibles à la pureté du sang pour que les choses s’améliorent.

Mais après avoir disparu trop longtemps du reste du monde, ceux qu’ils avaient aidé à protéger avaient fini par oublier cela. Le racisme naît de l’incompréhension et de la jalousie. Et les humains jalousaient la longévité et la beauté des elfes. Et les criminels profitent de cela pour gagner de l’argent. Quoi de plus précieux qu’une espèce magnifique et rare.

Et à cause de tout cela, les elfes c’étaient encore plus renfermés sur eux même, pour protéger les leurs. Eux qui s'étaient retirés pour ne pas disparaître avaient maintenant peur de ceux qui osaient s’attaquer à eux.

Je me suis réveillé dans un lit. L’endroit sentait bon les plantes et le propre. Mais mon corps s'était réveillé et la douleur l’envahissait presque totalement.

Je gardais les yeux fermés et cherchais à découvrir ce qui m’entourait et si c’était un prisonnier. Les elfes ne m’avaient sûrement pas vendus à Aurore, ils étaient plus ennemis qu’autre chose. Mais contre les leurs, ma vie ne devait pas valoir grand-chose à leurs yeux. Et je ne pouvais pas leur en vouloir, j’étais plutôt d’accord avec cela.

Une main se posa sur mon front, de long doigts, la peau froide et ridé. Mais le contact était agréable, me rappelant celui de ma grand-mère quand elle prenait soin de moi quand j’étais malade.

-Il a repris des couleurs, je ne suis pas docteur pour les humains, mais je pense que c’est un indice du fait que les choses s’améliorent.

-Il va falloir qu’il se réveille pour que l’on puisse savoir ce qui ce passe.

-Je vous ai expliqué Général que je faisais de mon mieux. Vous voulez qu’il aille mieux ? Trouver un docteur humain qui puisse me guider ou laisser nos remèdes agir sur lui même si ce n’est pas aussi rapide que pour les nôtres.

-Donnez lui plus de potions, mais soignez le, il doit voir le roi.

-Il a aidé les nôtres, lui offrir le temps de se remettre ne me semble pas déraisonnable.

-Je suis un soldat, il y a toujours plus de questions, vous le savez bien. Faites votre travail. Je reviendrai demain.

Après le départ du général, je pus entendre les soupirs du docteur qui se mit à découper des choses. Le claquement du couteau à vitesse régulière sur la planche à découper était clair.

-Vous avez fait du bon travail. Je vais me remettre.

-Je sais, mais merci de me le dire.

Je me redressais et me massais les jambes avant de descendre du lit et de m’approcher de ma doctoresse. C’était une femme elfe, plus grande que moi, avec ce corps fin et élancé caractéristique de cette race. Elle coupait des plantes et semblait avoir beaucoup de mal à tenir le couteau avec des doigts visiblement tordus par les années.

Je pris la lame délicatement et commença à couper à sa place. L’un de mes seuls talents était d’utiliser ce genre d’outils, alors ce n’était pas vraiment grand-chose pour remercier celle qui m’avait sauvé que de travailler un peu.

-Vous avez sauvé beaucoup des nôtres ces derniers temps.

-Concours de circonstance. Elles se trouvent aux endroits que j’attaquais.

-Et pourquoi attaquiez-vous ses endroits ?

-Le groupe Aurore a été engagé pour tuer ma famille. J’ai donc décidé de détruire le groupe Aurore et retrouver celui qui a payé pour cela.

-Et au milieu de cela, vous sauvez des elfes ?

-Le domaine d’activité du groupe Aurore va du meurtre, a la traite d’humain et les établissements de jeux ou de prostitutions.

-Des gens charmants à ce que j’entends.

Je sourit et continua à couper des plantes qu’elle me mettait sous la main en lui racontant tout ce qui semblait pouvoir l’intéresser. J’avais l’intuition que lui parler à elle serait bien plus important que de parler avec le roi. A moins que ce ne soit le fait qu’elle me rappelle ma grand-mère.

« Quand le monde ne tourne plus rond, regarde autour de toi et respire à fond. Puis prend une décision. »

La docteur fini le mélange des herbes doucement tout en me donnant d’autres tâches. Elle savait diriger sans forcer et on était naturellement amené à suivre ses instructions.

-Et maintenant ? Demanda-t-elle. Crois-tu que tu doives continuer ?

-Oui. Je vais rester parler avec le roi mais je ne resterai pas bien plus longtemps et je m’en irai.

-Et s' ils ne souhaitent pas te laisser partir ?

-Alors que l’esprit du grand arbre protège ceux qui voudraient se mettre sur mon chemin à ce moment-là.

-Voilà qui annonce plus de travail. Coupe plus vite alors.

-Bien madame.

Et j’obéis alors qu’elle emmenait plusieurs plantes pour que je les coupe.

 

Après avoir été emmené dans la salle du trône, il me sembla plutôt clair assez rapidement que je n’était pas là en tant qu’invité d’honneur qu’on allait remercier mais bien comme criminel qu’on allait interroger.

-Dois-je conclure par votre comportement que vous m’êtes hostile ? Demandais-je.

-Vous êtes ici pour répondre des kidnappings de…

-OUI OU NON ?

-Comment osez vous lever la voi…

Le soldat ne finit pas sa phrase et je lui frappa le menton de la paume de la main avant de lui prendre son arme et de frapper le second au visage avec le fourreau.

-Je vous préviens, tous ceux qui m’attaqueront seront considérés comme mes ennemis. Et si vous tirez vos armes, je répliquerais de façon létale moi aussi.

Malheureusement, comme toujours, on ne m'écoute pas, le premier garde qui vint à mon contact eu le bras brisé par un coup de pied avant que je ne le mette hors combat d’un coup de coude en plein nez.

Le second voulu me taper, mais après avoir esquivé le coup, je lui pris le visage et lui écrase le crâne sur le sol. Le sang gicla de sa bouche et de ses yeux alors que j’attendais la suite.

-Docteur, je crains que vous n’ayez pas préparé assez de remède. Majesté, vous m’avez manqué de respect, je considérerais dorénavant tous les elfes de Chambor comme mes ennemis.

-Quoi ?

-J’ai pris sur moi par deux fois de protéger les vôtres dorénavant, je ne le ferais plus. Comme pour les hommes bêtes de Vanessa et son groupe, il n’y aura plus de coopération entre vous et moi.

-Comment osez-vous me menacer ?

-Je ne vous menace pas, je vous dis ce que vous venez de faire. A votre avis, il se passera quoi quand ceux que j’ai déjà sauvé apprendront ce que vous avez fait ? Quand ceux que je croiserai dans le futur apprendrons que je ne les aide pas a cause de vous ? Et quand les autres royaume Elfe l'apprendront ?

Le roi serra les dents.

-Je ne serais pas une pierre pour vous aider à calmer votre peuple face à la crise que vous êtes incapable d’arrêter par peur du groupe Aurore. Continuez à les laisser faire en détournant les yeux, mais assumez de ne rien faire.

Le général m’attaqua, j’esquivais son épée et lui frappa derrière la tête avec le fourreau de mon arme.

-Je vous avais pourtant prévenu.

Je sortit la lame du fourreau et lui planta la lame dans les jambes lui arrachant des hurlements. Un acte sadique et visuel percutant pour bien marquer les esprits.

-J’ai peu de patience et aucune conscience. J’ai tué beaucoup de monde sans soucis.

Je fis frapper le visage du général sur le sol à plusieurs reprises avant de m’arrêter.

-Oups, je m’égare, je vais m’en aller, je n’ai pas le temps de jouer. J’ai encore beaucoup de gens du groupe Aurore à tuer. Du coup, comme je veux limiter la casse, je vais emmener la reine avec moi. Une fois arrivée à la sortie, je la laisserais partir.

-Pas la reine, dit le général entre ses dents.

Je lui fit frapper le front une fois de plus sur le sol et il tomba dans les pommes.

-Ma reine, si vous le permettez, je préférerais que vous veniez avec moi sans être forcée. Je peux toutefois faire preuve de coercition et tuer des gens au hasard jusqu’à ce que vous cédiez.

 -Comment pouvez-vous croire que je vous laisserais…

Le roi n’eut pas fini sa phrase que la reine se leva et approcha avant de me tendre les mains.

-Je ne vous attacherais pas si ce n’est pas nécessaire, les cordes ont tendance à laisser des traces sur la peau. Je veux juste éviter des actions héroïques comme celle du Général.

-Merci.

-Vous me le payerez ! Cria le roi.

-Est-il stupide ? Demandais-je à la reine.

-Il pense que vous n’oserez pas me toucher.

-Oh… Dois-je couper un doigt à votre épouse pour vous prouver que je suis sérieux ?

La reine trembla en entendant cela. Le roi se leva, inquiet.

-Ne lui faites pas de mal.

-Voilà, c’est mieux, dis-je. Maintenant je vous dis au revoir.

Le docteur était là, me regardant et soupira quand nos regards se croisèrent. J’avais limiter la violence au maximum, mais j’imagine que l’état dans lequel je laissais le général ne lui plaisait pas et je pouvais comprendre pourquoi.

-Vous êtes un bien étrange humain. Vous ne craignez pas le groupe Aurore.

-Ils ont déjà tué ma famille entière. Il ne me reste plus rien à craindre.

-Mais vous êtes en vie.

-Mes actions ont tué plus de trois cents assassins. Et j’ai libéré plus de cinquante esclaves. Même si ma vie se finissait aujourd’hui, j’aurais honoré la mémoire de ma famille.

-Cela me semble être une bonne chose. Mais n’allez-vous pas tête la première vers la mort.

-Si. Mais ne le feriez-vous pas vous aussi ?

-Je doute d’en avoir la force.

-Tout est une question de volonté et d'entraînement.

-Et si je décidais de vous rejoindre dans votre combat ?

-Je reste seul. Vous êtes gentille de le proposer, mais je ne compte pas prendre d’assistant. Et puis vous êtes reine, vous avez autre chose à faire non ?

-Mais vous avez raison, les elfes ont été trop passif et ont laissé faire par peur. Vous avez prouvé par vos actions que l’on ne devait pas les laisser faire.

Je vis dans son regard que cela était sérieux. Elle ne souhaitait pas laisser les choses continuer comme cela.

-Bien, il y a quelques semaines, un capitaine de la garde a été envoyé pour récupérer des elfes que j’avais sauvé. Il souhaitait agir lui aussi. Je pense que vous allier à lui et vous entraîner avec lui pour des actions serait une bonne idée. Je me mettrais à votre disposition pour vous aider dans vos actions quand vous serez prêt.

-Merci.

-Et pour trouver des positions où ils pourraient amener des gens, je vous invite à utiliser vos réseaux de renseignement pour en apprendre plus sur le groupe de commerçant Laurence.

-Bien, je vais m’intéresser à leur cas.

Après une vingtaine de minutes, nous arrivâmes aux portes et on refusa de m’ouvrir.

-Vous allez avoir un peu peur, mais serez-vous fort.

-Quoi ?

Je pris la reine dans mes bras et grimpant sur les remparts j’envoyais les quelques gardes qui voulurent me bloquer voler plus bas avec des coups de pieds hautement mérités pour refuser de me laisser passer et mettre sa majesté en danger.

J’espérais ne pas en avoir tué un, mais je commençais à être un peu agacé par le comportement de tous ces gens. La logique aurait quand même voulu qu’ils fassent tout pour ne pas risquer la vie de leur reine.

Arrivée au sommet, je la posais sur le chemin de ronde.

-Notre balade va se terminer ici majesté. J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop de mon manque de décorum.

-Cela faisait une éternité qu’on ne m’avait pas porté comme une princesse.

-Une honte, vous devriez faire une loi pour l’obliger.

Elle se mit à rire, je me préparais à sauter puis m’arrêta.

-Ah, si vous pouviez mettre en sécurité mon épée, vous me la rendriez quand nous nous croiseront sur une mission. Merci.

Elle n’eut pas le temps de me répondre que je sautais déjà pour ensuite m’enfuir dans les bois. Quelques gardes voulurent me suivre mais furent percutés par la louve qui une fois qu’elle m’eut attrapé me prit dans sa gueule pour m’emmener de force loin des elfes. Je n’eus pas trop l’occasion de me plaindre mais ce ne fut pas si désagréable comme façon de voyager pendant deux heures.

-Tu as réussi à énerver les elfes ?

-Je me demande bien qui je n’ai pas encore énervé ici.

-Moi.

-Ah oui ? Mais tu es trop gentille avec moi. Qu’est-ce qui t’amène ?

-La saison des fruits rouges dans les arbres. Tu m’as promis qu’on irait en cueillir !

-Oh ! Déjà des cerises ? Bien allons-y. Tu vas voir c’est rigolo. D’abord le fruit à bon goût, puis on crache le noyau.

-Hum ? Pourquoi ?

-Je crois que ce n’est pas bon pour la santé de manger les noyaux.

-Pourquoi c’est rigolo ?

-Tu verras. Faut essayer. Tu as déjà grimpé dans un arbre ?

-Tout le temps !

-Sans tricher ?

-Je ne triche pas, je suis une femme louve !

-C’est vrai, on verra qui grimpe le plus haut.

 

Fin du chapitre 18 – Les elfes de Chambor

 

 

Vengeance Chapitre 17

Le 03/10/2022

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Chapitre 17 :

La froide brûlure du métal qui traversait mon ventre venait de me bloquer. A moins que ce ne soit le visage paniqué de l’enfant qui tenait la lame qui avait traversé mon abdomen. Ses yeux remplis de colère quelques secondes plus tôt étaient maintenant remplis de terreur alors que je le surplombait et qu’il ne savait pas ce qui devait être fait.

Mais je savais que cela finirait par arriver, que les familles de ceux que je tuais ne pouvaient pas tous êtres au courant de ce que faisaient leurs proches. Mais que de toute façon, la peine d’avoir perdu quelqu’un était logique et même si c’était des criminels même si c’était des gens mauvais, ils étaient des membres de leurs familles.

Je pris la lame des mains du jeune homme et la retira de mon corps, laissant le sang giclé et les gouttes de sang couleur sur le visage de l’enfant qui continuait à me fixer en tremblant devant mon regard froid et calme.

Je nettoya la lame sur ma chemise puis la lui remit entre les mains.

-Ne deviens pas un assassin comme ton père. Mais si tu veux tant que cela venger la mort d’un monstre. Alors vise le cœur.

Je lui montrais l’endroit où frapper. Je lui tenais la main pour lui indiquer comment frapper.

-Mais quand tu m’auras tué. Tu devras finir le nettoyage toi-même.

-Vous avez tué mon père.

-Je sais. Mais sais-tu ce qu’il faisait dans la vie ?

-C’était un bon père.

-Le miens aussi.

-Quoi ?

-Quand lui et ses amis ont tué mes parents. Ma mère, ma sœur. Tu es trop jeune. Je ne tue pas les enfants. Reviens me voir quand tu seras plus vieux. Tu pourras alors prendre ma vie.

Je lui repris le couteau et m’écarta en le laissant tomber au sol car ses jambes ne le tenait plus.

Il me restait encore des choses à finir avant de pouvoir aller me soigner et ne plus sentir la douleur. J’étais venu jusqu’à cette maison parce que le propriétaire cachait des femmes dans sa cave. Mais après avoir tué le membre du groupe Aurore, son fils était arrivé et m’avait poignardé.

Je pris le temps de trouver la porte pour la cave, jetant la bibliothèque cachant la porte au sol sans me retenir. En descendant, je découvris une vingtaine de femmes qui avaient été enchaînées. Un homme était en train de préparer des seringues. J’avais déjà croisé ce genre de produits, de la drogue. Après lui avoir cassé les deux mains avec le plat de ma lame, j'ai pris le plateau et lui ai planté une dizaine de seringues avant de lui injecter le tout dans le sang. Il s’écroula au sol en hurlant avant de mourir.

Ce n’était pas une mort si horrible, il avait sûrement drogué de nombreuses filles par le passé et méritait bien qu’on le remercie pour tout le mal fait par le passé.

Le gamin m’avait suivit et regarda l’endroit avec horreur.

-Voici ce que tu ne voulais pas voir sur ton père. Ses femmes. Ses enfants kidnappés et vendus. Voici la raison de sa mort. Tu devrais retourner voir ta mère maintenant. Nous partirons par l’autre porte.

Le garçon acquiesça et commença à remonter en marche arrière avant de s’enfuir en larme. Ca ne changeait pas vraiment ma responsabilité face à cet enfant, mais au moins, il savait maintenant pourquoi son père était mort.

Après avoir libéré les filles enfermées, je les fit quitter les sous sols par le second passage, on finit juste en bordure de la ville, à l’extérieur. A peine eus-je quitter le sous-sol que Vanessa apparut.

-Je vois que tu as eu mon message.

-Oui.

-Tu vas continuer à faire ta tête de cochon ?

-Ce n’est pas le moment. Prends les tiens et va-t’en avant que je ne m’énerves.

La femme chat soupira et emmena les femmes animal en lui laissant un chariot pour emmener les elfes. Au moins, elle avait la politesse de ne pas le laisser à pied.

-On n'est pas loin de chez vous. On va y aller directement. Que celles qui ont la meilleure vue vérifie que personne ne nous suit.

Je fis monter les elfes, les femmes étaient en plutôt bonne santé, cela ne devait pas être très vieux depuis leur kidnapping. Au moins, elles auraient très peu de séquelles et moi je pourrais visiter le royaume de Chambor. La route fut assez agréable car peu endommagé et que personne ne vint nous attaquer.

Nous n’étions pas si loin et c’était mieux, car ma blessure continuait à saigner assez fort et ne semblait pas vouloir se refermer d’elle-même. Quand à la tombée de la nuit, nous arrivions aux portes de la ville, des sentinelles elfes encerclaient le chariot. Je stoppais le cheval et attendis qu’ils s’occupent des passagères avant de regarder le garde le plus proche de moi.

-Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous poser problème très longtemps.

Le soldat l’observa sans comprendre et je retirais la main que j’utilisais pour compresser ma blessure et il put voir le sang sécher sur ma chemise. L’odeur de sang emplit mon nez, j’avais tenu jusqu’à là, car ma mission était de ramener les prisonnières à la maison avant tout.

Le froid m’envahissait depuis déjà plusieurs heures, je ne sentais plus le bas de mon corps, l’idée de me battre n’était plus du tout une possibilité. Même si cela avait été nécessaire.

Ma vision commença à se troubler, maintenant que je ne faisais plus pression et que la perte de sang s’accentuait, mon corps finissait de s'effondrer.

Mais c’était bien, car je ne sentais déjà plus grand-chose et donc ce serait une fin sans souffrance. J’allais finir sur une victoire et c’était bien mieux que tout ce qui était prévu jusque là.

Je pus voir ma sœur. Elle m’observait avec un grand sourire. Ma famille m’attendait et me souriait. J’avais réussi à venger leur assassinat. Mission réussie. Je pouvais y aller.

Mon corps s’effondra et mes yeux se fermèrent, la fin était venue.

 

Fin du chapitre 17 – La vengeance est un cercle de haine.

 

Vengeance Chapitre 16

Le 28/09/2022

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Chapitre 16 :
Je crois que je n’avais jamais eu l’intention de rentrer dans les rangs de l’église durant toute ma vie. J’avais pensé devenir chevalier, chasseur, professeur, mais servir Dieu, non. Mais ma famille n’avait jamais eu qu’un très léger contact avec l’église et principalement pour ne pas se montrer impolie. 
Ma grand-mère avait beaucoup de théorie sur ce que les gens cherchaient à obtenir en croyant et ce qui avait amené à la religion telle qu'elle était de nos jours.
Je crois bien que c’était la partie de mes leçons qui m’avait le moins intéressé. J’avais jamais vraiment cru à un être suprême dans le ciel dirigeant ou observant d’un œil acéré tout ce qui se passait.
Mais depuis deux jours, je me baladais à la suite de l’Abbé avec une robe de bure marron et je me rendais à la chapelle du monastère dans lequel résidait l’oracle.
L’idée était que le religieux fasse une petite tournée d’inspection et me laisse m’infiltrer et découvrir ce qui se passait vraiment et faire le nettoyage du groupe Aurore si nécessaire. J’avais sa confiance et avais promis de ne pas aller plus loin que cela ne serait nécessaire. Et de ne pas mettre le feu au monastère quoi qu’il arrive.
Etrangement mon ami avait une vision moins adoratrice que moi de la purification par le feu. Lors de nos discussions sur le chemin, il m’avait semblé clair que même si sa religion avait plusieurs chapitres sur le nettoyage par le feu divin, celui-ci restait quelque chose d’assez dangereux à ses yeux. En tout cas, ses rappels toutes les trois heures pour ne pas mettre le feu étaient une indication que je devais faire un petit peu attention à mes actions.
Le responsable de la garde s'approcha et tendit la main à l’Abbé en ignorant le serviteur que j’incarnais, tenant les affaires du religieux. Étant donné que mes liens avec l’ecclésiastique étaient connus, je devais aussi servir de bouclier au cas où Aurore avait décidé de se débarrasser des soucis.
-C’est un honneur de vous voir venir vous recueillir chez nous mon frère.
-Tout l’honneur est pour moi. Et plus que me recueillir, j’espère que l’oracle aura un mot à mon sujet lors de mon séjour entre vos murs. Ce serait tellement incroyable que notre seigneur décide de guider mes pas vers le meilleur des futur.
-C’est le cas de chacun d’entre nous lorsque nous mettons les pieds ici mon frère. Souhaitez-vous vous reposer ou prendre un repas pour commencer ?
-Non, je souhaites me recueillir, votre chapelle sera notre premier arrêt à mon page et moi.
-Cela vous honore, je me ferais une joie de vous guider si vous le permettez. Quelles sont les nouvelles du monde ? Comment se porte notre guide physique ?
Le guide physique, d’après mes souvenirs, c’était une façon assez ancienne de parler du Pape. Représentant de dieu au sein des hommes sur terre. J’avais aucune envie d’aller prier, mais c’était mon personnage alors même si son ami en profitait, j’allais suivre le pas de danse et ne pas créer d’accros.
La chapelle était vide à notre arrivée, nous purent nous installer tout devant et le soldat nous laissa tranquille alors que l’Abbé commençait à réciter la prière rituel face à l’autel et que je me mettais à genoux pour prier.
-Avant de commencer. Souhaitez-vous confesser quelque chose mon frère ? Demanda l’Abbé.
-Pardonnez moi mon père, parce que j’ai pêché, j’ai eu des envie de meurtre face à cet homme.
-Puis-je savoir pourquoi ?
-Vanité, orgueil et duplicité sont inscrits sur ses traits. Et de petites traces de sangs sur ses manches indiquaient qu’ils sortaient juste d’une salle de torture.
-Cela pourrait-être un entraînement.
-On transpire lors d’un entraînement.
-La torture n’est en soit pas interdite, mais je ne sais pas quel genre d’hérétiques pourraient être trouvé au cœur du royaume.
-Moi.
-Mais le loup est actuellement en attente pour découvrir la cible de sa chasse, alors qui d’autres ?
-Si ils ont pris la Duchesse en otage, notre accord sur le feu ne tiendra plus.
-J’allumerais moi-même le feu, dit l’Abbé. Tu as d’autres alliés ?
-Les femmes chats, mais on est en mauvais terme.
-Crois-tu que l’église ait pu mettre la main sur elles ?
-Ils ont été capables d’arriver sur place avant moi, alors je ne douterais pas du pouvoir de l’oracle.
-Bien, n’y pensons pas trop et tâchons de découvrir ce qui ce passe vraiment ici.
-Bien mon père. Nous ferons comme vous dites.
L’Abbé voyait que je n’étais pas calme, mais que je me maîtrisais assez pour le paraître, a n’en pas douter, il pouvait voir au fond de mes yeux l’animal en chasse.
 
Au milieu de la nuit, je rentrais dans le saint des saints, l’endroit où était emprisonné l’oracle. Enfermée pour sa sécurité, elle était assise sur un lit bien trop grand et observait de ses yeux vides une verrière sombre qui ne laissait pas passer les lueurs des étoiles.
Je ne m’attendais pas à une vieille femme à l’air fatiguée qui sourit soudain alors que j’approchais.
-Ainsi aujourd’hui, la sombre bête qui évolue dans le sang est enfin venue à moi.
-Est-ce que vous me voyez dans vos divinations ?
-Dans mes divinations ? Disons que c’est ainsi que vous me paraissez en tant qu'être vivant.
-Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est que je fais bien les choses.
-Venez vous enfin mettre fin à ma vie et à cette captivité où l’on m’oblige à aller contre les enseignements de dieu ?
-A vous de me le dire.
Elle rit.
-Parce que vous me croiriez si je vous parlais de votre futur ?
-Non. Mais j’écouterais. Quant à mon futur. C' est ce que je déciderais d’en faire. Je ne tue que ceux qui agissent contre ma mission et pour le groupe Aurore.
-Je coche donc les deux cases, on m’a forcé à agir contre vous et vous le savez bien.
-Oui.
Elle sembla perturbé.
-Etrange, vous ne sentez pas le sang.
-Mon ami souhaitait que nous venions sans violence pour le moment.
-L’Abbé ? Je l’ai vu près de vous. Il sera…
-Il est mon ami, je n’ai pas besoin d’en savoir plus sur un futur qui n’est pas encore décidé.
Elle sourit.
-Je pensais que votre présence ici prouvait que vous aviez évaluer l’étendue de mes pouvoirs.
-Que je penses que vous puissiez connaître le futur et vouloir le connaître sont deux choses bien différentes.
-Hum ?
-Tout ce que je veux savoir du futur, c’est si la prochaine pêche sera juteuse et sucrée ou sèche et amer.
-Je n’en ai aucune idée. Voilà bien longtemps que je n’ai pas apprécié des fruits frais.
Je posais ma main sur sa main.
-Alors demandez le moi et je m’occuperais de mettre fin à tout cela.
-Quoi ?
-Il vous suffit de le demander et ce sera la fin de ce cauchemar.
Elle pleurait, je vis à sa réaction que cela n’était pas arrivé depuis bien longtemps.
-Bien. Ainsi soit-il.
Et je m’en allais comme j’étais venu avec discrétion.
 
Deux jours de visites et de prière nous permirent de trouver l’entrée des cellules. Mais aussi de discuter avec suffisamment de personnes pour comprendre ce qui se passait. Tous ceux qui ne se montraient pas ouvertement d’accord avec les ordres du responsable de la garde finissaient dans les salles de tortures.
Ainsi, c’était ses propres membres que l’église torturait en son propre sein. Je vis dans les yeux de l’Abbé cette fureur presque identique à celle qui m’animait. J’aurais pu lui fournir une lame, il serait aller en courant pour tailler les organes de tous ceux qui participent de près ou de loin à cette horreur.
Mais je ne comptais pas laisser mon ami devenir un assassin comme moi, j’avais déjà ce péché, je prendrais donc le poids à venir sur mes épaules pour que lui puisse rester l’âme pure de notre groupe.
-Laisse-moi m’en charger. Le nettoyage sera rapide et le moins sanglant possible. Mais je ne peux pas laisser l’oracle entre les mains de l’église.
-Quoi ?
-J’ai rencontré la dame et elle mérite qu’on mette fin à tout cela.
-C’est cela que tu fais la nuit ? Tu vas voir l’oracle ?
-Une seule fois. J’ai aussi étudié les lieux et les gens qui en sont responsables.
-Et donc, tu veux faire quoi à l’oracle ?
-La tuer. Comme cela, ils ne viendront pas à sa poursuite.
L’Abbé soupira et se passa la main sur le visage.
-Ok, essaye de m’expliquer ton plan.
-Ca demande des flammes, tu ne vas pas être d’accord.
-On a dit pas de feu.
-Un petit. Pour aider.
-Je t’écoute.
 
Quand la nuit tomba, je quittai la chambre avec mon épée à la main et une dague dans l’autre. Tout mon plan reposait sur le désordre que j’allais créer en tuant les membres du groupe Aurore. Il fallait que je devienne leur pire cauchemar et que rien que l’idée de me voir arriver finisse par leur donner des sueurs froides.
Une fois que je serais enfin le croquemitaine pourchassant le groupe Aurore, qui puisse apparaître partout, même dans le monastère privé de l’oracle. Ils allaient tous commencer à trembler.
Je traversais les couloirs, tuant à vue tous ceux que j’avais identifiée parmi les soldats comme étant des membres du groupe Aurore et assommant les autres, essayant d’appliquer le moins de force possible mais usant quand même de violence.
Alors que j’atteignais la chapelle, je mis un coup de pied dans les portes pour l’ouvrir puis repris le chemin dans l’autre sens. Et me mit à pousser des hurlements dans les couloirs.
D’autres gardes approchèrent, je prit la tête du premier pour l’écraser contre un mur puis le jeter sur son camarade qui, déstabilisé, ne put rien faire quand je lui écrasai mon pommeau sur le front. Ils allaient avoir mal, mais ils seraient encore vivants. Par contre, dans le groupe de moine qui commençait à fuir, je vis le visage d’un des membres de l’Aurore. Je fondis sur lui en hurlant et lui fracassa le crâne sur le sol jusqu’à ce que du sang sorte de ses globes oculaires.
-AUROREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !
Le chef du village des loups me l’avait dit, pour que les gens me considèrent comme un bête sauvage, je devais tout faire pour paraître le moins humain possible et pour cela, paraître bestiale, faire gicler du sang et frapper tous ceux qui m'approchaient a vue sans réfléchir.
J’imitais aussi la façon de se déplacer de la louve quand on avait combattu sous sa forme humaine, légèrement voûté, comme pour courir à quatre pattes.
Le responsable de la garde apparut, hurlant des ordres à deux de ses hommes, il me vit et la terreur couvrit son visage et il commença à fuir. Je décapita les deux soldats d’un geste et hurla encore avant de sauter sur le capitaine. Lui coupant le bras pour le rendre incapable de ce défendre, je le poussais ensuite au sol et laissant mon épée plantée dans le mur je me mis à frapper l’homme réduisant son corps et son armure en charpie à main nue.
Ensuite, je continuais à traverser les couloirs en traînant les restes du capitaine par le col de son armure et en faisant frotter mon épée et la sienne sur le sol.
-Calmez vous ! Hurla un prêtre. C’est la maison de dieu ici !
Je lui mis le corps du capitaine sous le nez.
-Ceux qui laissent faire le groupe Aurore payerons comme complice, hurlais-je.
Je repoussais le prêtre en le couvrant du sang du corps, le faisant tomber au sol où il resta médusé et je continua d’avancer. Je n’en voulais pas à tous les prêtres, mais ils avaient couvert les actions du capitaine par peur de finir dans une cellule, cela devait être clair pour tous qu’ils n’étaient pas innocents.
Arrivés devant la chambre de l’oracle, les gardes voulurent se montrer courageux, mais ils finirent tous les deux inconscients au sol. J’avais assez joué, maintenant la suite de l’opération devait avoir lieu.
Plantant le corps du capitaine dans le mur près de la porte avec sa propre épée. Je passais dessous pour entrer dans la chambre de l’oracle qui tourna la tête de mon côté et sourit.
-Ainsi c’est bien vous qui hurlez ainsi dans le bâtiment.
-Impressionnant, non ?
-Je sais qui vous êtes, ainsi, je n’ai pu m’empêcher de rire.
-Allez voyante, ne me cassez pas le morale, vous pourriez au moins me féliciter pour mon dur travail.
-Et tous ses morts ?
-Il pourrait y en avoir plus. Dois-je sortir mettre fin à tous ceux qui ont laissé faire le groupe Aurore pour vous montrer cela ? Je pourrais vous traîner dans le couloir par les cheveux pour que vous profitiez des sons.
-Non merci, j’ai d’autres passe-temps qui… Que faites-vous ?
Je m’étais approché du mur du fond et commença à frapper dedans à coup de poing jusqu’à ce qu’un trou apparaisse. Une fois la première pierre tombée, il fut facile de créer une ouverture plus large. En bas, ayant esquivé les pierres, l’Abbé attendait avec un sac et l’air furieux.
-Je vous tue ma chère voyante. Aujourd’hui, vous allez mourir. Comme cela, je n’aurais plus à me soucier de ses visiteurs fanatiques.
-Quoi ? Mais…
-Oh silence, aujourd’hui c’est moi qui vous dit ce qui va se passer. Alors vous me laissez faire et vous fermez votre bouche. Cela ne vous fera pas de mal de vous taire.
Elle sembla outrée mais ne dit plus rien. Je la soulevais de son lit et m’approchais du trou.
-Sentez-vous combien l’air est frais dehors ?
-Oui il y…
Elle n’eut pas le temps de finir que je la laissais tomber dans le vide. L’Abbé et deux de ses assistants ne l’attrapèrent que de justesse avant qu’elle ne touche le sol et je souris en imaginant le temps qu’elle allait passer à me maudire.
Après cela, utilisant une corde, je fis monter le sac jusqu’à moi et j’en sortit un corps de femme que je posais sur le lit. La malheureuse était morte la veille et allait me servir dans mon plan. Car l’oracle devait mourir pour que cette histoire se termine. Et on devait trouver un corps de femme.
Après l’avoir posé sur le lit, je pris les fioles d’essence et les versaient sur le lit.
-Je suis désolé. Puissiez-vous reposer en paix. Je veillerais sur votre famille.
Je mis le feu et mis le sac à brûler avec. Puis, hurlant à la mort pendant vingt minutes, j’attendis la venue des derniers gardes. Quand ils enfoncèrent la porte, je me trouvais près du lit en feu et avec un hurlement je me rendis près du mur pour sauter à l’extérieur et m’enfuir.
 
Trois semaines plus tard, je rentrais à la maison Madigan, après avoir pris le temps d’aller croiser les derniers assassins de la liste que j’avais récupéré chez le Duc Hill. J’allais enfin pouvoir profiter d’un peu de repos avant de retourner harceler le groupe de commerçants Laurence.
Dans le hall, la table que j’avais mise au centre avait été poussée sur le côté et une domestique nettoyait le sol.
-Bonjour monsieur, qui dois-je annoncer ?
-Remettez la table à sa place au centre. Et ce n’est pas un centre de vacances, elle n’est pas ici pour recevoir de la visite.
-Monsieur, qui croyez vous…
-Laissez Anie. Cet homme rude est le Sir Madigan.
-Comment vous allez voyante ?
-En vie, avec une liberté agréable.
Je montais à sa rencontre et lui offrit mon bras pour aller sur la terrasse.
-La petite est pleine de bonne volonté, ne soyez pas trop dur avec elle.
-Une femme lapin ?
-Je ne vous pensais pas raciste Sir Madigan, me taquina-t-elle.
-Je suis en mauvais termes avec son groupe. Mais si l’Abbé l’a embauché, c’est qu’il doit avoir confiance.
-Oui. Je peux vraiment rester ici ?
-Vous devez rester ici. Vous avez échangé une prison contre une autre, mais vous n’avez pas le droit de quitter le domaine sans moi. Sinon, je vous exécuterait.
-J’arriverais à me faire à l’idée, j’échange une chambre contre un manoir avec du terrain. Cela me semble acceptable.
-Je vous ai préparé du thé.
La servante déposa le service à thé et leur servit une tasse chacun.
-Prenez une tasse, dit-je.
-Ce n’est pas empoisonné.
-Ce n’est pas le souci.
-Ok.
Elle sortit une tasse de son chariot et se servit.
-Assit.
Elle obtempéra et je m’assis en face d’elle alors que l’Oracle prenait la chaise libre.
-Vos rapports avec Vanessa.
-Je fais partie de la communauté. Mais je ne suis pas en mission pour elle.
-Vanessa et le groupe n’a plus le droit de mettre les pieds ici. Cela signifie que si j'apprends que vous travaillez pour elle ou si vous les laissez venir sans me prévenir, je vais devoir estimer que vous êtes dangereuse pour moi.
-Je crois que je comprends.
-Pour que nous soyons tout à fait sur la même ligne, les taches sur les tapis dans le salon ne sont pas dues à une soirée de beuverie mais sont du sang.
Elle me regarda et fit rapidement oui de la tête pour bien marquer qu’elle avait comprit la menace à peine voilée.
-Parfait, en attendant, vous aurez un salaire et tout ce qui vous est nécessaire pour prendre soin de l’escroc ici présente vous sera fourni sans question.
-Merci monsieur.
-Merci à vous.
-Escroc ? Souligna l’Oracle.
-Totalement. Je vais aller dormir. Si tu veux, on ira faire le marché demain matin, je dois ramener des fruits à la louve.
-Celle qui se balade dans la cours monsieur ? Demanda la lapine.
-Oui. Elle devrait finir par passer dans la journée. Elle va vouloir savoir pourquoi vous êtes là. Servez lui un repas et des fruits en lui disant que je dors.
Je laissais les deux femmes prendre le thé et je montais dans ma chambre pour me reposer.
 
Fin du chapitre 16 – La voyante

 

Vengeance Chapitre 15

Le 19/09/2022

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Chapitre 15 :
Mon arrivée au domaine des Hill fut au levé du jour, les deux villes n’était qu’à une heure l’une de l’autre et même si le chariot n’était pas de toute première jeunesse.
Il défonça la porte d’un coup de pied, c’était trop tôt pour s’attendre à ce qu’ils aient déjà préparé le petit déjeuné. Les elfes obéissaient sans un mot depuis le début, la capture n’avait pas dut se faire sans violence et elles avaient appris à ne pas contredire les ordres. Pour le moment, cela lui servait, alors autant laisser faire.
Une fois dans le hall, je les fis s’installer près d’une cheminée allumée dans laquelle je rajoutais deux bûches. Et je partis chercher de quoi les installer mieux.
Quand je revins du salon, un soldat était là et avait tiré son épée.
-Calme toi gamin, on est pas des voleurs, va prévenir ta maîtresse que le jardinier est revenu.
-Vous allez lâcher ses coussins et vous…
Je donnais les coussins à une petite puis m’approcha du soldat.
-Restez…
Je déviais la lame et lui frappa le ventre, le faisant tomber au sol.
-Nous n’allons rien voler, je suis un ami de votre maîtresse. Allez lui dire que le jardinier est là. Et la prochaine fois, aiguisez votre lame, la laisser ainsi est criminel.
Je retournais chercher d’autres coussins et des couvertures pour les installer. A chacun de mes retours, la petite elfe me sourit et m’aida à distribuer ses petits éléments de confort.
La maîtresse de maison finit par arriver, encore en chemise de nuit et m’approcha.
-Je ne m’attendais pas à vous revoir jardinier.
-J’ai juste accepté l’invitation que vous m’aviez faite.
-Je me rappelle pas avoir dit au milieu de la nuit et avec des femmes.
-Cela aurait été une invitation terriblement précise si cela avait été le cas.
Elle se mit à rire et approcha des femmes.
-Elles ont des blessures ! Marc, faites appeler le docteur.
Le majordome s’en alla en courant et les femmes de chambres partirent aussi chercher de l’eau et des bandages.
-Laissez-moi regarder, dit la maîtresse de maison en approchant d’une elfe au bras bombé.
Moi, je m’assis sur le sol et regarda le plafond. J’avais eu une nuit fatigante. J’allais dormir quand la petite elfe vint me donner un coussin. J’avais vraiment la côte avec les enfants.
-Merci.
Elle me donna le coussin et s’en alla rejoindre les autres. Je le mis sous ma nuque et me laissa aller à une petite sieste.
 
A mon réveil, un docteur était en train de s’occuper des elfes. J’avais l’impression de ne pas avoir dormi et vu que la maîtresse de maison m’avait fait de villain pensement mal serré et trop serré à la fois. Elle était assise près de moi avec un livre.
-Vous n’êtes pas douée, va falloir bosser le sujet.
-Si tu es pas content, je peux les retirer.
-Le veuvage ne vous a pas aidé à être moins énervée.
-C’est toi qui m’énerve Madigan. Pas le reste.
-Je fais souvent ce genre d’effets sur les gens. Je…
Quelque chose n’allait pas, les elfes étaient plus refermés que lorsque j’étais parti me coucher. Et la petite fille semblait terrifiée. Je m’approchais à quatre pattes, la fixant de mes yeux sombres. Elle me regardait, terrifiée.
-Madigan ! Tu es en train de lui faire peur.
-Silence.
Je continuais à la fixer.
-Montre moi l’ennemi. Montre moi celui que je dois tuer.
La petite pointa le docteur du doigt. Tout de suite, je pris le docteur par le visage et le jetai au sol plus loin dans le hall.
-Qu’est-ce que tu fais ? Cria la maîtresse de maison.
-Pourquoi les elfes ont-elles peur de vous Docteur ? Ne seriez-vous pas celui qui aurait veiller sur leur état dans les sous sols du groupe Laurence ?
-Jamais je n’ai…
-Je me trompe petite ?
Elle fit non de la tête.
-La petite me le confirme.
-Vous allez croire qui ? Un docteur reconnu ou une petite saloperie d’elfe ?
-Dur dur de pas être raciste quand on est énervé.
D’un coup de pied, je brisais le bras du docteur.
-Vous êtes un bon docteur, alors cessez de pleurer et soignez vous.
Il hurlait à plein poumons.
-Je me demandais si elles, on leur a permis de hurler si fort.
-Qu’est-ce que vous voulez ?
-Rien. Je vais te torturer et te tuer. Pour rien. Ou plutôt, pour venger les elfes.
-Je ne voulais pas… j’étais obligé de…
Je brisais son bras faisant sortir l’os. Il hurla encore et je lui frappai le ventre pour lui couper la respiration.
-Tu pourrais aller dehors pour faire cela Jardinier ?
-Ok, je ne voudrais pas vexer la maîtresse de maison.
Je pris le docteur par sa jambe valide et le tira vers l’extérieur en ignorant ses demandes pathétiques de le laisser en vie.
A mon retour, tout le monde me regarda comme on regarde un animal sur le point d’attaquer. Mais je me contentais de les ignorer pour aller m’installer sur mon coussin et reprendre ma sieste.
-Merci.
J’ouvris un œil et vit la petite elfe.
-Approche.
Elle obéit et je lui frotta doucement le sommet du crâne.
-Tu es une bonne petite. Préviens moi de tout danger. Je m’en occuperais dans la seconde.
-D’accord.
Je la pris contre moi et je refermais les yeux, une bonne sieste était plus importante que de m’occuper des regards des autres.
 
A mon réveil, la petite dormait sur mon torse. Mon détecteur n’était pas des plus efficaces. Je sourit et referma les yeux.
-Tu vas m’expliquer pourquoi tu t'occupes d’elfes ?
-Je m’occupais de tuer des gens du groupe Aurore, je suis tombé dessus.
-Alors tu veux quand même aider des gens, pas juste tuer ?
-Pas d’enfant, pas de femme, pas d’innocent. C’est mon crédo.
-Mais là, tu t’en occupes.
-Parce que personne ne le ferait à ma place. Car tu dois le savoir, le racisme, c’est n’importe quoi dans ce pays. Que ce soit les femmes animales, que ce soit les elfes, les nains, elles auraient fini dans la rue ou auraient fini revendu par d’autres.
-Tu restes quelqu’un de bon jardinier.
-Le bien et le mal est une question de perspective. Pour ceux qui détestent les autres, quel est le mal à traiter ainsi des personnes qu’ils considèrent comme des animaux.
-Pourquoi vouloir expliquer leurs comportements ?
-Parce que mes actions ne sont justes que de mon point de vue. N’oublie pas que je tue des gens et pour leurs familles. Ils étaient des gens bien. Un jour, tout devra se payer.
Elle me regarda.
-Tu passes trop de temps à réfléchir.
Je ne lui répondis pas, attendant que la jeune femme ait fini de dormir. Elle avait déjà beaucoup souffert, une bonne nuit de repos dans un endroit sûr devait être bon pour sa psyché.
 
Deux jours plus tard, un carrosse entrait dans les bois du village des loups, le chemin n’était pas bien prévu pour cela, mais à part les petits cris excité de la jeune fille qui se tenait sur l’un des deux chevaux qui menait l’attelage, les passages ne disaient rien et le conducteur restait stoïque. J’avais de toute façon pas tellement le choix, il n’y avait pas de chemin officiel pour aller au village. Si la louve avait été dans le coin, elle aurait au moins pu casser les branches pour m’épargner les coups.
Quand avancer ne fut vraiment plus possible, je me levais sur le siège et après avoir pris ma respiration, poussa un cri de loup.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU
-Ca veut dire quoi ? Demanda la petite elfe.
-Un truc comme « venez m’aider tas de feignasse »
Elle se mit à rire et vint s'asseoir avec moi sur le siège du conducteur.
-Et on va laisser Crème et Feuille derrière nous ?
-On peut les emmener, c’est le chariot qui ne pourra pas avancer plus.
-Super.
-Si tu le dis… Moi je préfère les loups aux chevaux.
-T’y connais rien !
-Possible, mais attends d’avoir vu mon ami la louve.
-Elle n’a pas de prénom ?
-Les loups n’en ont pas, ils savent qui ils sont…
-Ca n’a pas l’air simple.
-Ce sont des gens bien, c’est tout ce qui compte.
-Sir Ninfa, sommes-nous encore loin ?
-Désolé pour la route, mais on va continuer à pied, il reste une heure avant d’arriver sur place.
-Parfait, la route était peu agréable dans le chariot. Marcher sera bien meilleur.
Je rit en les regardant descendre visiblement bien secouée par le voyage.
-Une fois au village, l’un d’eux pourra prévenir vos camarades, puis nous n’aurons qu’à attendre qu’ils viennent vous chercher. Et ce sera la fin de ce cauchemar.
-Notre situation est bien plus agréable depuis votre arrivée Sir Ninfa.
-Ouais ! Tu es le meilleur.
-Je croyais que je ne connaissais rien.
-J’ai toujours raison !
Je souris et frotta doucement la tête de la petite. La louve arriva et regarda tout le monde avant de changer de forme.
-Tu es partit longtemps et tu reviens avec les oreilles pointues ?
-J’ai besoin d’un coup de patte du chef, tu peux nous guider au village ?
-Je le peux. Mais m’as-tu amené des cadeaux ?
-Moi non, mais elles oui.
Les elfes sortirent des sacs remplis de fruits qu’elles avaient cueillis sur le chemin.
-Hum, cela semble acceptable.
-Ne mange pas tout d’un coup, tu vas encore avoir mal au ventre.
-Cesse de jouer le grand frère, venez avec moi.
-Attendez je dois prendre Crème et Feuille.
-Qui c’est ?
-Les chevaux.
-Vous avez amené le repas, c’est bien.
-On ne mange pas les chevaux, dit l’elfette avant de pleurer.
-Désolé, Désolé. Pleure pas. S’il te plait. Promis, je ne vais pas manger les chevaux.
-Tu promets ?
-Je promets.
La louve prit dans ses bras la petite elfe et l’approcha des chevaux.
-Tout ira bien ?
Je regardais la scène et les elfes s'approchaient en souriant.
-Oui. Tout ira bien. La petite a beaucoup de talent pour manipuler les gens.
-Alors c’est pour elle qu’on a ramassé tous ses fruits ?
-Oui, la petite louve adore les fruits.
-Nos peuples vivent tous éloignés les uns des autres et nous avons peut de connaissance des goûts des hommes loups.
-Ils aiment la chasse, le silence et la bonne viande. Mais le changement que les fruits apportent à un repas leur a beaucoup plu.
-A croire que l’on pourrait vivre en paix avec eux.
-Vous pourriez, mais voulez-vous vraiment vivre loin des vôtres ?
-Pas dans l’immédiat, mais plus tard. Cette forêt à l’air paisible et agréable.
En arrivant au village, le chef me regarda avec ce même air imperturbable que la première fois que j’étais venu puis regarda les elfes qui me suivaient et la louve qui tournait et sautillait avec deux jeunes elfes sur son dos.
-Tu es revenu pour couper plus de bois ?
-Si c’est tout ce que cela me coûte de vous demander un service.
-Ton cri manque encore un peu de virilité.
-Je tacherais de faire mieux.
-Bien. Il faut toujours chercher à s’améliorer.
-Je voudrais que vous envoyez quelqu’un au royaume de Chambor pour prévenir les elfes que nous avons libérer un groupe de femme kidnappé et qu’ils viennent les chercher.
-Nous n’avons pas de contact avec les elfes.
-Ce n’est pas ce que je demande.
-Je sais, mais je te réponds. Que se passera-t-il s' ils ne sont pas ravis de voir un loup entrer chez eux ?
-Envoi quelqu’un de calme et pouvant passer le message sans s’énerver.
-Bien, tu peux y aller alors.
-Ça va me prendre une semaine, un loup devrait l’atteindre en deux jours.
-Un jour.
-Un jour ? Impressionnant. Tu pars quand ?
L’homme loup soupira.
-Le temps de fermer ma maison.
-Merci.
-Je fais cela pour que tu cesses de parler et négocier. Tu es responsable du village et de sa protection, pendant mon absence.
-Je veillerais sur ta réserve de…
L’homme loup revint.
-Si tu remets une pâte dans ma réserve, je te promets de te couper en deux.
-D’accord, promis, je vais m’en tenir éloigné.
-Bien !
L’homme loup retourna chez lui en grognant.
-C’est dommage, il a des bouteilles de liqueur de fruits qui sont incroyables.
-Une fois à la maison, je veillerais à vous en faire remettre, dit une elfe. Les elfes sont les spécialistes de ce genre de choses.
-Si vous pouvez en faire venir à notre vieux grincheux, ça lui fera plaisir.
 
Il fallut trois jours pour que les elfes arrivent, mais une énorme colonne de soldats arrivèrent jusqu’à l’entrée du village et attendirent là.
-Vous voulez y aller chef ?
-Arrête tes bêtises et débarrasse moi de tous ses elfes.
-Ok Chef.
Je m’approchais des elfes, personne ne bougea jusqu’à ce que je sois à portée de lame. Quand le premier garde s’excita, je lui pris le bras et l’envoya voler sur le sol à un endroit où la louve le menaça de ses dents.
-Méchant ! Cria la petite au soldat elfe. Pourquoi vous attaquez notre sauveur ? Si il bouge, tu peux lui croquer les fesses. Ou plutôt la tête.
La petite s’approcha des soldats.
-Vous allez bien vous tenir, ici c’est pas notre maison.
-Brave petite.
Je lui frottais le sommet du crâne en souriant.
-Ainsi, il est vrai que vous avez sauvé des membres de notre clan ?
-Oui.
-Merci pour votre assistance. Accepteriez-vous de me donner des détails quant à ce qui c’est passé ?
-Bien sûr, il y a beaucoup de choses, mais si vous acceptez de partager un repas, nous devrions avoir fait le tour d’ici la fin du repas.
-Avec plaisir.
Le responsable des soldats semblait plus intelligent que les autres ou en tout cas moins féroce.
-Puis-je vous demander votre pardon Dame louve pour mon idiot de soldat ? Je vous promets de lui remettre les idées en place d’ici à notre retour à la maison.
La louve recula et laissa le soldat qui tremblait se relever et retourner dans le rang.
-Mais chef, c’est un humain.
-Et ?
-Ce sont eux qui kidnappent nos femmes.
-C’est vrai, dis-je. Ce sont des humains qui en sont responsables. Pas les plus brillants. Mais les plus cupides.
-Cela ne change pas le fait que ce soit aussi un humain qui a libéré les nôtres. Celui-ci mérite au moins notre respect. Regarde, les hommes loups lui font confiance et ont accueilli ses elfes pour les protéger.
-Mais…
-Vous êtes un méchant elfe, je vous déteste, dit la petite avant de venir se cacher derrière moi.
-Ne dis pas cela. Il a peut-être de la famille qui a disparu, sa colère se comprend. Tes parents seront heureux de ton retour. Mais beaucoup d’autres sont encore en cage quelque part.
-Et tu vas les sauver ?
-Si je les trouve.
-Alors tu vas sauver sa famille aussi non ?
-Tu es trop maline pour moi. Allez, va aider à préparer le repas. Ses soldats ont fait la route jusqu’ici et méritent un peu de repos.
Elle acquiesça et alla aider à préparer la table.
-La dernière fois, quand nous avons sorti un groupe d’elfe de chez des kidnappeurs, elles n’étaient pas aussi calme et sereine.
-On a eu quelques jours de soins et quelques jours de voyage, elles ont eu le temps de comprendre qu’elles étaient de nouveau libres.
Je l’escortais dans le village tout en lui racontant ce qui s'était passé en évitant de dire que les femmes bêtes avaient refusé d’aider les elfes.
-Voilà qui est une technique assez étrange d’aborder une mission, dit le capitaine. Tu es donc celui qu’on appelle Ninfa.
-C’est moi en effet.
-Je comprends mieux pourquoi tu es si inquiétant. Tu as passé beaucoup de temps à tuer beaucoup de gens.
-Et je vais continuer. Tant que le groupe Aurore existera. Je continuerais.
-Les assassins ont causé du tort partout et font peur même aux dirigeants. Pourquoi n’as-tu pas peur ?
-Parce que c’est la peur qui leur permet de continuer. Et maintenant que la peur va changer de camp, ils vont comprendre qu’on trouve toujours plus fort que soi.
-Les elfes seront vos alliés si vous finissez par en avoir besoin.
-Et si vous avez besoin d’un humain et que je ne suis pas loin. Je serais avec vous.
-Bonne nouvelle. Je pourrais faire appel à vous plus vite que vous ne le pensez.
-Je dois passer chez moi d’abord, mais si vous voulez, dans quelques jours, je serai disponible.
Et ils continuèrent à discuter un moment tout en prenant un repas léger.  Au moment du départ des elfes, il embrassa le front de la petite.
-Si un jour, tu as besoin de mon aide, viens ici et demande leur de me trouver. D’accord ?
-Promis. Tu viendras me voir ?
-Si un jour je passe près de chez vous, je viendrais me faire arrêter par vos soldats.
Elle sourit et rejoignit le groupe qui s’éloignait déjà. Moi, je repris mon sac et m’en alla en direction de la maison. 
L’Abbé était déjà chez moi et nettoyait les tombes à mon arrivée et il me sourit.
-J’ai entendu parler d’une colonne de soldats elfes, je me suis dit qu’il n’y avait que toi pour arriver à une telle situation.
-Bien deviné.  Merci de prendre soin des tombes de ma famille.
-J’apprécie beaucoup ta maison, c’est calme et agréable, alors venir m’occuper des tombes est une bonne raison de venir profiter de cet endroit.
-Tu peux venir quand tu le souhaites. Tu es ici chez toi.
-Merci. Alors, comment as-tu fait venir une colonne de soldats elfes ?
-J’ai sauvé quelques elfes, cela a beaucoup touché les elfes.
-Encore des esclaves ?
-Je le crains.
-Bon dieu, n’ont-ils donc aucune âme ?
-A toi de me le dire, c’est ton domaine de compétence.
-Cesse de plaisanter s’il te plait. C’est un sujet grave.
-J’ai un autre souci qui m’a poussé à venir ici pour parler un peu avec toi avant de faire quoique ce soit.
-Ca doit être énorme pour que tu hésites à agir.
-Je vais tuer l’oracle.
L’Abbé failli tomber en entendant cela, je souris avant de ramasser le balais qu’il avait laissé tombé au sol.
-Heureusement que tu préviens, tu as vraiment toujours les pires idées que je n’ai jamais entendu de toute ma vie.
-Tu sais, je ne suis pas venu à cela sans raison.
-Quelle raison pourrais t’amener à trouver légitime d’aller tuer une femme enfermer dans un couvant depuis sa naissance ou presque ?
-Des soldats de l'oracle se sont mis en embuscade à plusieurs reprises là où je me rendais, des endroits où je ne savais même pas que j’irais. Et avec quelques coups et de la provocation, ils m’ont donné le nom de l’oracle.
-Je vois… Mais je pense que ce serait une erreur de penser qu’elle est responsable. A moins que tu ne sois un véritable ennemi de dieu cela va sans dire, je pense qu’elle n’est pas responsable.
-Je me vois mal tuer dieu, mais si on en arrive là, je te promet que je t’en toucherai un mot avant.
L’Abbé rit nerveusement, son ami était sérieux, il irait jusqu’à tuer dieu si c’était nécessaire.
 
Fin du chapitre 15 – Des hommes et des elfes.

 

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